dimanche 19 octobre 2008

Nie rozumiem, ale wiem o co chodzi


Ma coloc avait shippé son chien chez sa mère à Cracovie au début du mois, mais elle vient de ramener la bestiole à la maison. Je déteste ce chien. Et la maîtresse commence à me taper royalement sur les nerfs aussi. Comment la décrire? Le meilleur mot serait: "vide". Vide parce qu'elle n'a rien d'intéressant à dire, vide parce qu'elle n'a pas de goût (musical, culinaire, vestimentaire, culturel, etc.) et vide parce qu'il y a un grand vide entre nous. Elle a cessé d'essayer de communiquer avec moi en anglais, à la fois par timidité et par paresse, et ne s'adresse à moi qu'en polonais. Je comprends beaucoup mieux cette langue après presque sept mois, mais je suis encore loin de pouvoir avoir une conversation de plus de 4 phrases. Je fais des efforts pour parler, mais je suis encore au stade où les gens me sourient gentiment comme à un enfant qui a fait un beau, beau dessin. "Wow, on va le mettre sur le frigidaire tout de suite!" Le titre de cet article signifie "je ne comprends pas, mais je sais où ça s'en va". Je peux suivre des conversations en Polonais, mais je suis loin de tout comprendre!

Oui, je sais, j'ai pas beaucoup écrit dernièrement. J'ai été très occupée et très stressée avec la rentrée et je me suis un peu oubliée. Je n'ai cessé de remettre à plus tard mes renvois d'e-mails, mes coups de téléphone, mes articles de blog, etc. C'est pas que je ne vous aime pas, j'ai juste besoin d'un peu de temps pour m'adapter à mon nouveau travail qui, je l'avoue, s'avère pas mal exigeant. Ne vous méprenez pas; j'aime toujours cette belle petite école et je prends du plus en plus plaisir à travailler avec mes élèves à mesure que j'apprends à les connaître. En passant: voici à quoi ressemble ma salle de classe :)














La photo au début de cet article a été prise dans un champ de citrouilles. Nous y avons été la semaine dernière avec les enfants et nous avons tous choisi une belle citrouille pour décorer à l'Halloween. Comme je n'ai pas vraiment de talent, je vais laisser les enfants sculpter les leurs. La mienne est déjà cruellement tranchée en morceaux et attend impatiemment d'être transformée en tarte. Demain sera son jour de gloire.

Les jours se suivent et se ressemblent. Je suis à l'école du lundi au vendredi de 7h45 à 16h, parfois plus tard. Le matin, je prends l'autobus 117 au coin de chez nous à 7h19. Il descend la rue Puławska, tourne sur Madalińskiego et puis sur Wołoska. Je descend à Woronicza. Dans le bus je croise la même bonne soeur à tous les jours. Je ne sais pas où elle va car je descend avant elle. Sur la rue Wołoska, il y a un type qui promène son berger allemand en lisant son journal, beau temps ou mauvais temps. Juste avant de descendre (il y a toujours un peu de traffic sur ce tronçon de la rue) j'ai le temps de regarder une dame avec un manteau rose lancer une balle à son yorkshire terrier. Il semble adorer.

Une fin de semaine de quatre jours s'en vient au début Novembre. J'ai hâte de décrocher un peu et de me changer les idées. Arthur et moi nous enlignons pour aller faire un tour dans les pays Baltes, plus précisément à Vilnius en Lithuanie et à Riga en Lettonie.

Agrandir le plan

En revenant de ce petit voyage, il va rester un mois avant que l'on traverse l'Atlantique pour passer les fêtes à Montréal. On a extrêmement hâte :)

dimanche 7 septembre 2008

Des grenouilles et des rats



En août 2007, l'idée d'aller passer un bout de temps en Pologne commençait à germer entre deux ou trois autres idées folles. Un an plus tard, me voilà dans la capitale polonaise à mener une vie qui me semble maintenant normale, avec ses petites routines et ses surprises. Parlant de surprise; je suis maintenant enseignante au primaire. J'ai été engagée il y a presque deux semaines par l'école primaire canadienne de Varsovie, une petite école privée pas trop loin de chez moi. Vous vous demandez peut-être qu'est-ce qu'une école canadienne fait à Varsovie? C'est une école dont une partie du curriculum fonctionne d'après le système scolaire de l'Alberta et l'autre partie selon le système polonais. Les élèves ont la moitié de leurs cours en anglais et l'autre en polonais. Ils apprennent aussi le français dès la pré-maternelle. La majeure partie des élèves sont polonais, mais il y a aussi plusieurs élèves internationaux. Bref, c'est une école unique et hautement intéressante!

Lors de mon entrevue, le 20 août dernier, je croyais appliquer pour un poste de prof de français à temps partiel, mais on m'a demandé si je me sentais capable d'enseigner la cinquième année à temps plein. J'ai bien sûr sauté sur l'occasion et commencé dès le lendemain à préparer la rentrée et à lire des tonnes d'articles sur la pédagogie. Ce fut une expérience assez stressante et épeurante, mais maintenant que la première semaine d'école est terminée et que j'ai rencontré mes élèves, je sais à quoi m'attendre et je suis très optimiste.

Je n'ai que 12 élèves dans ma classe. Un beau groupe; tous différents, mais tout de même charmants chacun à sa façon. J'ai le grand sportif fendant et son acolyte, le petit pas vite, la chialeuse, celle qui suit la chialeuse partout, la timide, etc. Et oui, je l'avoue, j'ai déjà mon chouchou; un petit rêveur au sens de l'humour très développé :)

Je leur enseigne la langue et la littérature anglaise, le français, les sciences (oui, les sciences!) et les sciences sociales. J'enseigne aussi le français en deuxième et troisième année. En deuxième année, j'ai un groupe de six élèves qui ne parlent presque pas anglais et l'un d'entre eux ne parle que géorgien. Un beau défi :) Mais pour le moment, je vais leur enseigner l'anglais jusqu'à ce qu'ils atteignent un niveau acceptable et qu'ils puissent s'exprimer en utilisant des phrases complètes. À part de cela, mon autre groupe de deuxième années répond parfois à mes questions par "Ms. Annie, can you hug me?" et les troisième années ne comprennent toujours pas que je ne suis pas Française câ*&/?(/e* :)

Voici mon "best of" des citations de la semaine:

"Ms. Annie, do you like rats?"
"Do frogs have a waterproof butt?"
Sur un bout de papier: "You're the best French tea...." (how do you spell teacher?)

Bon, je vais avoir beaucoup de travail à faire dans les prochains mois, mais c'est tellement motivant que je suis heureuse de me lever le matin pour aller travailler. Mes collègues sont super gentilles (toutes des filles) et m'aident beaucoup à m'adapter à ce nouvel environnement. Et avec ce nouveau travail, ça sera plus facile de dealer avec l'immigration: temps plein, assurances, vacances payées. En somme, si tout se passe bien je vais être une très heureuse Annie :)

lundi 11 août 2008

Speed-travelling



Je me suis réveillée à Vienne hier matin.

Comme je vous disais dans mon précédent message, nous sommmes allés passer la fin de semaine à Mysłowice pour assister au OFF festival. J'espérais découvrir des tonnes de groupes merveilleux, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Bien sûr, le concert de Mogwai était excellent et que dire d'Iron & Wine... wow! Je retourne les voir n'importe quand! Ils étaient 8 musiciens sur scène dans une petite église et ils ont merveilleusement interprété des chansons tirées de plusieurs de leurs albums. Moment fort du concert: un arrangement phénoménal de "Cinder and smoke"... j'en ai des frissons juste à en parler.

Remarquez aussi comment les armoiries de la ville de Mysłowice ci-dessus ressemblent au chanteur. :)

Nous sommes arrivés au festival vendredi soir vers 22h. Mogwai devait jouer à minuit trente alors nous avons cherché en vain un bon band à écouter en attendant. Après avoir souffert les 2 drums de Caribou pendant trente minutes, nous avons décidé d'aller passer le temps au stand de saucisses en buvant une bière. Grâce à nos bracelets bleus et notre statut de V.I.P, nous avions accès à l'espace entre la scène et la foule pour voir tous les concerts :) J'ai vu Mogwai de très près :)

Après le show, nous avons mis le cap sur la ville de Bielsko-Biała, où un lit nous attendait chez Mariusz, le cousin d'Arthur. Ce dernier s'est joint à nous samedi pour la deuxième journée du festival que je vais omettre de relater parce que rien de bon n'en est sorti: pluie, mauvais bands, bouette, etc. Côté positif: nous avions accès au restaurant de l'hôtel qui servait une meilleure saucisse et de la bière moins chère que les restos du côté non-V.I.P :) Il y a peut-être un band qu'il vaut la peine de mentionner: Czesław Spiewa. Ce polonais a grandi au Danemark et chante dans un polonais un peu approximatif... c'est un peu comme si moi, j'enregistrais un cd en polonais. Je trouve cette chanson et ce clip pas mal sympathiques:


Samedi soir, notre plan était de descendre camper dans les montagnes en République Tchèque et d'y passer une partie de la journée de dimanche parce que le concert d'Iron & Wine n'était qu'à 20:00. Nous avons quitté le site du festival vers minuit et nous avons roulé, roulé, roulé... roulé, et roulé à travers la République Tchèque. Je les trouvais loin les montagnes de République Tchèque et je commencais à me douter que Jan avait un autre plan en tête. Je fais confiance à Jan alors j'ai fermé ma trappe et je n'ai pas posé de questions. Avec l'espace Schengen, on peut passer des frontières sans s'en rendre compte alors après avoir somnolé on and off pendant 6 heures sur la banquette arrière de la volvo, j'ai vu le soleil se lever sur des champs de tournesols autrichiens. On s'en allait passer l'avant-midi à Vienne. Arthur était de connivence, Mariusz a appris la nouvelle en maniant les cartes routières, mais Adam et moi n'en savions rien. Voici un aperçu de la genèse de cette idée:
Arthur: (à-moitié sérieux) "Hey, on pourrait conduire toute la nuit jusqu'à Vienne."
Jan: Ouais, c'est une super idée!
Arthur: ...... *trop tard"

Une fois stationnés dans la capitale endormie, nous avons marché dans les rues vides et encore silencieuses avant que tous les autres touristes se réveillent. La plupart des gens qu'on croise dans cette ville sont des touristes... j'ai entendu tout sauf de l'allemand. C'était la deuxième fois que j'allais à Vienne et mon verdict est: superbe ville, mais trop de touristes! J'ai uploadé toutes les photos de cette petite escapade sur mon flickr.

Agrandir le plan

Voilà. Maintenant c'est lundi. On redevient sérieux. Mais ce petit road-trip inattendu m'a donné le goût de repartir sur la route! Vive l'Europe :)

jeudi 7 août 2008

Oussé que j'men va? :)


Je sors de Varsovie en fin de semaine! Pas que je n'aime pas la ville, mais ça va faire du bien de décrocher un peu et d'explorer une nouvelle région de la Pologne. On a eu des passes gratuites pour assister au OFF festival, un festival de musique qui aura lieu à Mysłowice, une ville située près de Katowice, dans le sud du pays.


Agrandir le plan

Presque trois jours de musique avec entre autres, des groupes comme Mogwai et Iron & Wine. J'espère aussi faire de belles découvertes parmi les artistes de la scène locale et en apprendre plus sur le rock alternatif polonais. Et ceux qui s'impatientent parce que ça fait longtemps que je n'ai pas posté de photos, eh bien j'espère avoir à la fois la chance et l'inspiration d'en prendre quelques nouvelles.

Je vous redonne des nouvelles la semaine prochaine. :)

dimanche 3 août 2008

Derniers événements et soulèvements

Eh oui, j'ai eu 25 ans la semaine dernière. C'est la deuxième fois que je fête ma fête en Pologne. Le 31 juillet 2004, j'étais en train de visiter Auschwitz avec plein d'autres touristes sous un ciel presque sans nuages. Même si cette année j'ai dû travailler pour une bonne partie de la journée, je dois avouer que j'ai préféré cela à la visite d'un des plus horribles camps de concentration. Mon élève du matin m'a offert une belle tasse jaune à l'effigie de sa compagnie. J'étais contente; maintenant j'ai ma propre tasse et je n'ai pas besoin d'utiliser le service à thé hideux que le propriétaire a laissé dans mes armoires.

Dans l'après-midi, ma patronne a fait une visite surprise dans mon cours pour observer ma façon d'enseigner. Je ne m'attendais pas du tout à ça, mais je savais que ça devait arriver un jour... et ce fut le jour de ma fête. Tout s'est bien passé et je crois que ma carrière d'enseignante est sur une bonne lancée.

Pour dessert: une soirée en amoureux. Resto typiquement polonais (c'est-à-dire vietnamien), promenade dans le parc Łazienkowski, Chopin live en plein-air dans un jardin de roses (quétaine, je sais!) et pour conclure le tout, bière et épisode de Firefly. N'écoutant pas son coloc-conservateur qui lui a suggéré de m'offrir des boucles d'oreilles, Arthur a opté pour un petit dictionnaire polonais illustré et un joli carnet pour que j'y inscrive tous mes nouveaux mots. Vous pouvez deviner que je jubilais après avoir extrait les deux bouquins d'un emballage constitué des pages d'un populaire journal indien.

Mais bon, le 31 juillet n'était pas seulement mon anniversaire. Cette date est très importante pour l'histoire de Varsovie parce que c'est ce jour-là qu'en 1944, l'Armia Krajowa (l'armée de l'intérieur) donna le feu vert à un soulèvement visant à faire reculer les forces allemandes et soviétiques qui occupaient ou menaçaient d'occuper la ville. Mais le but principal du gouvernement polonais en exil à Londres était de "préserver la souveraineté de la Pologne face à l'avancée de l'Armée rouge."

Donc, le premier août 1944 à 17h, "l'heure W", tous les gens pouvant courir et manier un fusil ont tiré les permiers coups de feu de l'Insurrection de Varsovie, qui se prolongea jusqu'au 2 octobre, plus de 2 mois plus tard. En août et septembre, Varsovie perdit environ 25% de ses bâtiments, mais après la capitulation, Hitler ordonna la destruction systématique de la ville, ne laissant debout que 15% de la capitale polonaise.

Cette page de l'histoire est commémorée à chaque année afin de se souvenir de ceux qui y ont laissé leur vie et d'honorer les gens qui y ont survécu et qui parcourent encore les rues de Varsovie. Ces derniers, pour la plupart septagénaires et octogénaires, ont le privilège d'utiliser le transport en commun gratuitement. J'espère vraiment qu'ils ont beaucoup d'autres privilèges à part celui-là...

Merci wikipedia.

*Les lettres "P" et "W" que vous voyez sur la photo ci-dessus signifient "Polska walcząca" (La Pologne se bat)

vendredi 25 juillet 2008

Bucketman


4:15 a.m. Le réveil sonne, on tente de se dé-zombiéfier et on se lève. D'habitude quand on se lève à cette heure là c'est qu'on a un avion à prendre ou bien qu'on s'en va faire quelque chose de ben ben excitant. Ben nous autres, encore une fois, on est allés attendre en file au bureau de l'immigration.

Métro de Varsovie, 5:02 a.m. Le premier train arrive et nous nous traînons jusqu'au bureau où attendent déjà une vingtaine de personnes. L'un d'entre eux était plutôt malin: le petit monsieur vietnamien que vous voyez sur la photo a trouvé un moyen bien efficace de passer les 3 heures d'attente avant l'ouverture des bureaux. Nous l'avons surnommé "bucketman". Comme le chantait Elton John en 1972: "And I think it's going to be a long, long time... I'm a bucketman..."

Les nouvelles sont bonnes: je n'ai pas besoin de sortir du pays la semaine prochaine car ils vont me donner un visa procédural en attendant que j'obtienne mon vrai permis de résidence. D'après moi, je n'aurai besoin que d'une seule autre visite à cet endroit maudit pour avoir la paix pour la prochaine année. Pour vous donner une idée de ce qui se passe dans ces bureaux, je vais laisser la parole à Astérix:


Ces temps-ci, on peut trouver des tournesols complets dans les kiosques à fruits. J'avais jamais vu ça. On va y goûter ce soir...


jeudi 24 juillet 2008

Animal aquatique nocturne

J'ai les deux premières saisons du "Coeur a ses raisons" dans mon disque dur externe et je compte bientôt me les retaper en buvant une bonne Piwo Żywe question d'avoir une petite dose d'humour québécois. Je suis récemment tombée sur ce petit extrait qui m'a rappelé plein de bons souvenirs.

Arthur est maintenant capable de dire "animal aquatique nocturne" en français. Je prends ma revanche pour tous les mots inutiles qu'il m'a appris en polonais. À mon tour de faire des expériences linguistiques!

J'ai réalisé quelque chose en discutant avec une de mes étudiantes cette semaine. Elle me parlait de son année d'échange au Montana: "J'ai commencé à m'ennuyer de ma famille et de mes amis après trois mois. Ma vie semblait normale, la routine s'était installée, mais j'ai réalisé qu'il manquait des gens."

Aah, c'est ça!

dimanche 20 juillet 2008

Petites scènes du quotidien

Bientôt 4 mois que je suis ici. Il y a une deuxième brosse à dents sur ma tablette dans la salle de bains et je promène un chien sur la rue Marszałkowska.

Agrandir le plan

Le matin, je prépare mon café "à la turque", comme ils le font dans les Balkans. En attendant de retourner en Serbie pour que je m'en procure une, on m'a prêté une džezva (petite cafetière en métal) dans laquelle je mets quatre grosses cuillèrées de café moulu et de l'eau presque jusqu'au bord. Je porte le tout à ébullition sur le poêle, j'attends une ou deux minutes, je le verse dans les tasses et j'ajoute un peu d'eau chaude. Intense, efficace, noir, merveilleux.

J'ai un poêle au gaz. J'ai peur du feu. Vous imaginez les reste. Si quelqu'un invente un briquet de plus d'un pied de long, svp veuillez m'en faire part.

J'ai un nouvel élève. Futur politicien, tout juste entré dans la vingtaine et membre de Unia Polityki Realnej, un parti politique ultra-conservateur admirateur du parti Républicain aux É-U, défenseur du libre-échange et apôtres de Ronald Reagan. Je suis en train de me taper le discours inaugural que M. Reagan a fait lors de son entrée au pouvoir en 1981. Après, ce sera au tour de Margaret Thatcher et de son éloge télévisée à feu monsieur le Président après la mort de ce dernier. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour mes élèves...

Mais même si je ne suis pas d'accord avec la plupart des opinions de cet élève, nos leçons sont très intéressantes. Avec lui et avec tout mes autres étudiants, je dois constamment rester à l'affût de ce qui se passe dans l'actualité et tenter de pointer ce qui risque d'intéresser chacun d'entre eux. Je crois que je suis la personne qui apprend le plus là-dedans.

Après 3 semaines d'interminable attente, j'ai enfin internet chez moi depuis 2 semaines. Je me sens un peu moins déconnectée et je découvre les joies de Skype qui me permet d'appeler ma famille et mes amis pour moins de 0,03CAD$/minute. Bien que ma grand-mère m'ait dit cette semaine que "l'internet, c'est le diable", elle semblait bien contente de m'entendre même si ma voix passait par cet endroit diabolique. J'ai aussi retrouvé les joies de lastfm, site auquel je suis , je l'avoue, accroc et qui me permet de découvrir des tonnes de nouvelle musique.

Tranquillement pas vite, on s'habitue à la vie ici. Des trucs qui semblaient difficiles il y a 3 mois font maintenant partie de la routine. Quand je dois commander quelque chose au comptoir de l'épicerie, mes phrases finissent toutes par des points d'interrogation parce que je ne sais jamais comment décliner mes mots. Une poitrine de dinde? Quatre saucisses? 500 grammes de fromage? Hein? Est-ce que c'est ça que je veux?

C'est dimanche soir. Presque minuit. Vous, à Montréal, vous êtes en train de souper ou de prendre un apéro sur St-Denis. Moi, j'men va m'coucher!


samedi 5 juillet 2008

Trois techniques pour immigrer en Pologne avec succès

Bienvenue dans un autre épisode de "Annie et l'immigration polonaise". Je vous avais quittés la dernière fois en vous disant que j'aurais ma réponse le premier juillet. Ben le premier juillet, c'était mardi. Ma réponse, je l'ai pas. Mardi matin, nous sommes arrivés un peu plus d'une demi-heure avant l'ouverture des bureaux et nous sommes tombés sur une file monumentale. Notre mission: prendre un numéro dans la lettre B au premier étage et attendre qu'il s'affiche pour avoir un papier stipulant que j'ai le droit d'habiter en Pologne. À 8:05, nous avions le numéro B136 en main. À 10:15, ils étaient rendus à B023. À 10:20, nous étions dans le métro, en route pour la maison. Vendredi matin, nous n'avons pas pris de chance et nous nous sommes levés à 5:00 pour être en file un peu avant 6:00. Une quarantaine de personnes attendaient déjà. Deux heures nous séparaient de l'ouverture des bureaux alors Arthur et moi avons profité de ce beau matin ensoleillé dans la vieille ville de Varsovie pour faire quelques observations sociologiques, toutes aussi frustrantes les unes que les autres.

Premièrement: le début de la file au bureaux de l'immigration est toujours constitué de 5-6 clochards qui ont passé la nuit là et qui, encore saouls, tentent de vendre les premières places à ceux qui veulent bien contribuer à rendre ce pays un peu plus corrompu. L'été, c'est 100 złotys (50$) et l'hiver, quand il fait froid, c'est 300 złotys (150$). Voici un dialogue entre Arthur et la russe-à-la-sacoche-d'argent que nous avons vue galopant allègrement vers l'avant de la file accompagnée d'un vieux soulon:
A: À quelle heure es-tu arrivée ce matin pour pouvoir passer aussi vite?
R: À 4:00 a.m
A: C'est la seule façon d'avoir une aussi bonne place?
R: Non, on peut aussi acheter une place.
A: Ah! Alors tu as acheté ta place?
R: *petit air gêné* Oui, j'ai acheté ma place.
Femme assise à côté de la russe: Voyons, tout le monde sait que c'est comme ça que ça fonctionne!

Oui, c'est comme ça que ça fonctionne. Certains font l'effort de se lever aux petites heures du matin et d'autres, pour 100 zl., se la coulent douce et préfèrent payer des vieux alcoolos pour leur garder une place bien chaude (mauvais jeu de mots) tout à l'avant de la file. Appelons cette technique "la technique russe".

Deuxièmement, il y a la technique vietnamienne. Une personne se lève de bonne heure pour garder une place en file pour le reste de sa famille qui arrivera à 7:45. Tous les autres viennent de reculer de 10 places.

Finalement, la technique mexicaine. Arthur et moi avons finalement eu le numéro B082; nous avions donc de petites chances de passer avant le fermeture à 15:00 alors nous sommes restés. Vers midi, nous entendîmes un petit "Que pasa?" venant de notre droite. Des mexicains qui voulaient socialiser. Après quelques introductions, nous leurs demandons leur numéro et l'heure à laquelle ils sont arrivés. Leur réponse: numéro B042 et 7:00 am. Et nous: B082 et 6:00 am. Problème. Nous avons discuté de cette situation avec une bonne-soeur qui attendait depuis 5:30 am et, avec un sens de l'humour terriblement parfait et si innatendu elle conclut: "mais c'est un miracle!"

Citons l'explication mexicain numéro 1: "Il faut que vous sachiez comment ça marche! Pas besoin d'aller à l'arrière de la file! Vous avez juste à attendre à côté et vous faufiler dedans lorsqu'ils ouvrent les portes!" Ben oui toi! Pourquoi on n'a pas pensé à ça! À bas le respect, j'suis pas dans mon pays après tout! Nous avons essayé de les convaincre de nous payer une bière pour qu'on puisse les pardonner, mais étrangement, ils n'ont pas voulu. Peut-être aurions-nous dû essayer de convaincre la russe; elle avait de l'argent après tout... Les mexicains ont dû partir avant que leur numéro apparaisse et ils nous ont donné leur B042. Une demi-heure plus tard, nous étions dans le bureau....

... pour me faire dire qu'il n'y avait aucun papier à mon nom et s'il-vous-plaît attendez dans le corridor quelqu'un va descendre vous dire ce qui arrive. Quelques minutes plus tard, quelqu'un est arrivé avec une feuille listant les documents qu'il me manquait et dont je n'avais jamais entendu parler. Par chance, je suis tombée sur un monsieur qui m'avait aidé la dernière fois et qui a fait les appels nécessaires pour me dire exactement quelles sont les prochaines étapes à franchir. C'est très décourageant, mais je dois dire que je suis un peu chanceuse dans ma malchance.

Mon visa de 3 mois expire le 5 août. La première fin de semaine d'août, on va aller faire un petit aller-retour à Lviv en Ukraine, question de faire étamper mon passeport et de légaliser ma présence en Pologne. Comme l'a dit un grand roux pince-sans-rire employé de l'immigration: "Nous voulons que vous votre séjour en Pologne soit légal. La façon dont vous le légalisez, on s'en fout."


dimanche 22 juin 2008

Szypułka

Arthur et ses expériences linguistiques. Cette semaine, il s'est mis dans la tête de m'apprendre un des mots les plus inutiles de la langue polonaise: "szypułka." (pron: "chipouwka") C'est la petite partie verte que l'on retrouve sur la plupart des petits fruits. Je ne sais même pas comment ça s'appelle en français. Eh bien c'est réussi. Je l'ai oublié une fois, mais mon amoureux a des techniques terribles et infaillibles pour m'apprendre sa langue aux traumatisantes inflexions et aux consonnes imprononçables. Je ne sais pas comment dire "bleuet", mais je sais comment s'appelle la petite gogosse fatigante qu'il faut enlever avant de les bouffer. Très utile pour les conversations mondaines.

Laissons ces tribulations vocabulo-culinaires et passons à quelque chose de plus intéressant: moi. Il est minuit quarante-trois, je suis droguée à la caféine et je viens de passer une fin de semaine complète à travailler sur la traduction d'un film d'Andrzej Zulawski. (de français à anglais, bien sûr.) Le deuxième en deux semaines et encore plus à venir. Je ne connaissais pas l'oeuvre de ce type avant que l'on ne m'impose "La note bleue" et "Mes nuits sont plus belles que vos jours". Des films français. Ils parlent tout le temps. Et dans le deuxième, Sophie Marceau et Jacques Dutronc adorent faire des rimes en batifolant sur le bord de l'Atlantique. J'attends 2 ou 3 autres Zulawski. C'est souffrant, mais ça devrait payer quelques loyers. Le tout est dans le cadre d'un festival de films qui aura lieu à Wrocław le mois prochain.

À part de tsa, je suis prof de "bizness english". J'enseigne à des jeunes cadres dynamiques avant et après leur journée de travail alors pendant les cours, ils sont soit complètement endormis ou complètement crevés. Non, je blague... ils sont super intéressants et à date, j'adore ça. J'ai aussi quelques élèves privés chez moi. L'un d'entre eux est entré à l'hôpital la semaine dernière. Pas par ma faute. Accident d'auto. Mais il va bien et tout au fond de son plâtre, il souhaite continuer ses cours d'anglais. Oh, mauvaise, mauvaise blague... mais j'peux pas m'empêcher!

Ah oui. La semaine dernière, on a sonné à ma porte. Fin de l'histoire. Non, non, c'est pas vrai. Bon, je recommence. Alors on a sonné à la porte et quelle ne fut pas ma surprise que de trouver une paire de policiers polonais portant pathétiquement un paquet. Non, pas un paquet, un livret. Après avoir distingué dans leur langage une trace de mon prénom (quel carnage!), enfin je compris que j'étais le but de leur passage.

*ici commence un petit fond blues, comme dans les films de détectives*

Ouais. Les flics me cherchaient. "Mais qu'est-ce qu'ils veulent, putain?" que j'me disais. Heureusement mon mec était là et à ma rescousse il vola. Parce-que, voyez-vous, mon polonais était trop mauvais pour comprendre ce qu'ils disaient. Ils se sont assis dans la cuisine, révélant ainsi quelques plis sur leurs bides. Visite de routine chez la candidate citadine. Ils voulaient me rencontrer, me souhaiter la bienvenue dans le quartier. Tout en vérifiant si je ne cachais pas chez moi, substances illicites ou immigrants chinois. Ils ne font cela qu'au début du séjour, ne vous inquiétez pas, je ne serai pas trainée en cour.

Ce blog était une présentation d'Andrzej Zulawski.



jeudi 12 juin 2008

D'autres photos

Voici d'autres photos de notre périple dans les Balkans. Merci à Janek pour ces clichés :)
Budapest. On prépare le thé sur le bord du Danube.
À quelque part en Hongrie. On vient de se réveiller et on part pour la Serbie.
Serbie. On mange.
Albanie. On est haut dans les montagnes.
Monténégro. On patauge dans la mer Adriatique!

dimanche 8 juin 2008

Le hibou

Je reviens d'un concert du Warsaw village band, un groupe de folk polonais que j'ai découvert il y a quelques années à Montréal. J'étais contente de pouvoir enfin les voir "live" à Varsovie. La pièce suivante s'appelle "Sowa" (hibou). Elle raconte l'histoire d'un hibou qui, du haut de son toît, donne des conseils matrimoniaux à une jeune femme. Mais la jeune femme n'écoute pas le hibou et à la fin, on comprend qu'elle est à la recherche d'un carosse pour le bébé qu'elle attend. Méchante, méchante fille...

mardi 3 juin 2008

Les grosses pantoufles chaudes


Chaque matin, je me réveille avec l’odeur du pain frais qui cuit dans la boulangerie d’à côté, où je suis déjà devenue une cliente régulière. Les caissières commencent à me reconnaître et font l’effort de parler plus lentement lorsqu’elles s’adressent à moi, qui, la plupart du temps est encore à moitié endormie. C’est une petite place bien sympathique où l’on peut trouver diverses de sortes de pains tous aussi lourds les uns que les autres. Rien de tel qu’un bon pain encore chaud pour commencer une journée de printemps à Varsovie. Ah oui, et ils vendent aussi des pierogi maison. Nous les avons testés hier et ils sont très bons.

Arthur est revenu du Kosovo la semaine dernière. J’ai assisté à la conférence donnée par lui et son collègue samedi dernier au département d’études est-européennes de l’Université de Varsovie; intense immersion polonaise… une chance que je connaissais déjà les grandes lignes de leurs arguments et qu’ils avaient une présentation power point derrière eux pour capter mon attention avec des photos en couleur et des mots-clés ici et là. Bien que la situation au Kosovo m’intéresse au plus haut point, je suis sortie de là avec un petit mal de tête et l’impression d’avoir passé une heure à écouter une radio entre deux postes. Je ne suis pas encore prête pour le polonais académique. Le tout s’est poursuivi dans un petit restaurant russe où tout le monde à la table parlait ou bien polonais, ou bien serbe. Annie, son sourire niais et ses grands yeux vides eurent une envie soudaine d’enfiler les grosses pantoufles chaudes du français québécois.

J’ai commencé à apprendre le polonais un peu sérieusement. J’essaie d’en faire au moins une heure par jour et il paraît que ma prononciation s’améliore. Je comprends beaucoup mieux que je parle… il faut juste que je me dégêne et que je me lance sans avoir peur de me planter. Mais je suis un peu orgueilleuse alors c’est difficile…

Poursuivons sur le Kosovo. Arthur a fait un petit test pendant qu’il y était. Il m’a envoyé une carte postale d’un bureau de poste serbe et une deuxième d’un bureau de poste albanais. J’ai reçu la serbe, mais la carte albanaise n’est toujours pas arrivée après presque deux semaines. Le problème, c’est que la première moitié de la lettre est sur cette dernière alors je n’ai aucun moyen de savoir ce qu’il m’a raconté. Après tant de temps, il y a des bonnes chances que je ne la reçoive jamais. Est-ce là un signe? Serbes et Albanais sont-ils incompatibles jusque dans ma boîte aux lettres?

Dossier immigration. Tous mes papiers seront soumis d’ici vendredi et j’aurai ma réponse le premier Juillet. (Canada day, how ironic…) D’ici là, on profite de ce dernier mois de liberté avant de commencer à travailler comme une folle pour les vacances d’été (once again, how ironic…). Les profs chez Berlitz vont être contents de voir arriver la petite nouvelle pour les remplacer pendant qu’ils vont se la couler douce loin de la capitale.

mercredi 21 mai 2008

Et ça continue…


(écrit le 20 mai) D’autres papiers se sont ajoutés à ma liste de documents à obtenir avant la fin de la semaine prochaine. C’est un peu décourageant. Il y a une grande demande de professeurs d’anglais en Pologne, ils devraient rendre la tâche un peu plus facile à ceux qui daignent quitter leur pays pour y répondre. Demain matin, je dois aller faire traduire mes diplômes dans un bureau de traduction certifié et je dois ensuite me rendre de l’autre côté de la rivière (genre, à Longueuil) pour obtenir (lire : « acheter ») un certificat qui prouve que je ne suis pas une criminelle. En tout cas, les Polonais parmi vous peuvent être rassurés, ils ne laissent pas entrer n’importe qui dans votre pays!

Je suis passée chercher des papiers chez Berlitz (l’école où je vais travailler) cet après-midi et, de façon très inattendue (comme bien des choses qui se sont passées ici depuis mon arrivée), j’ai eu la chance d’exploiter mes talents d’actrice. En effet, on m’a choisie (lire : « on m’a poussée dans la classe avec un grand sourire ») pour jouer le rôle de « étudiante no.2 » dans un reportage sur je-sais-pas-quoi qui va passer samedi soir à la télévision polonaise. Je travaille maintenant sur une nouvelle signature stylisée pour les tonnes de demandes d’autographe que je recevrai la semaine prochaine.

En dehors des heures d’ouverture des édifices gouvernementaux, le temps est un peu long ces jours-ci. Ma coloc est toujours soit au travail, soit chez son copain. Elle passe à l’appart pour manger, se laver et pour promener son chien. Mais bon, quand on a le temps de se parler, elle est très sympathique! Et le chien… il semble totalement déprimé. Il passe son temps à errer entre l’entrée et la chambre d’Iwona, ne venant me voir que lorsque je manipule quelque chose qui est ou qui semble mangeable. Arthur, ma principale source de distraction, est toujours en train d’errer dans les Balkans et il sera de retour à Varsovie vendredi matin. Can’t wait… Sinon, euh, toutes les autres personnes que je connais ne sont pas des immigrants canadiens et ils ont ce que l’on pourrait appeler une vie normale, qui les oblige à travailler un certain nombre d’heures dans la journée.

Nous n’avons toujours pas internet à l’appartement alors je me sens un peu déconnectée. Pour me distraire, j’ai commencé à réécouter les meilleurs moments des trois premières saisons de « The office » et j’essaie d’apprendre à jouer d’une petite flûte double que j’ai achetée pour 12 euros au Monténégro. Le problème, c’est que le sculpteur n’a pas vraiment pris la peine de s’assurer que les deux parties de cette fameuse flûte étaient accordées ensemble. Le résultat est un peu atroce. De là le 12 euros. Ah oui, et j’ai aussi eu le temps de me faire une de ces pédicures! Mes pieds n’ont jamais eu autant d’attention de toute leur vie. Je les sens un peu surpris, mais très heureux.

dimanche 18 mai 2008

… dans les teintes de brun, beige et saumon.


Voilà, c’est fait. J’ai maintenant ma propre adresse à Varsovie. Ce fut le déménagement le plus simple et le plus court de toute ma vie. Ania et moi avons pris mes deux valises, mon sac à dos et mon laptop et nous avons appelé un taxi. Quinze minutes et 20 złotys plus tard, j’étais dans mon nouvel appartement et 30 minutes plus tard, j’avais fini de m’installer. Ma chambre est ridiculement immense pour le peu d’effets personnels que j’ai à y mettre. Je prendrai des photos bientôt pour vous donner une idée du magnifique design d’intérieur dans lequel je vis… tout droit sorti des années 80! D’après Arthur, l’appartement fait très « post-communiste » avec son mobilier hétéroclite dans les teintes de brun, beige et saumon.

Il y a dans ma chambre une immense unité murale décorée de magnifiques plantes araignées qui pendent presque jusque par terre. Mon verdict : c’est vraiment laitte des plantes araignées! J’ai des beaux draps fleuris, une couette réversible qui me laisse le choix entre rose bonbon et jaune moutarde et une magnifique couverture avec un gros tigre dessus. Mais bon, je le prends en riant et je réussis à trouver un certain charme à mon nouvel environnement. L’appartement est situé dans la partie sud du centre-ville. Je peux faire presque tout à pied et je suis à 15 minutes de l’une des principales intersections de la ville. J’ai 5-6 tramways au coin de la rue et si je marche encore un peu, j’arrive directement dans le métro. Petit quiz : combien de lignes de métro y a-t-il à Varsovie? Place your bets…allez…allez… et la réponse est : une.

Comme je le disais dans une précédente chronique, j’habite avec une coloc, Iwona, et son berger allemand, Yoki, qui est apparemment épileptique, pauvre pitou. Iwona parle bien anglais, mais elle rush un peu alors ça va me forcer à me débrouiller en polonais, question de faire des efforts moi aussi.

Nous n’avons pas encore internet à l’appartement alors je vous écris présentement en direct d’un café internet rempli d’adolescents boutonneux qui s’amusent à tuer des zombies ou à faire courser des petites autos. Pas très inspirant comme endroit alors pardonnez mon écriture un peu décousue… j’ai l’impression que mon sarcasme est un peu mou aujourd’hui. En plus il fait gris dehors et je m’emmerde un peu… rien de prévu aujourd’hui. Demain, la chasse aux papiers d’immigration recommence. J’en ai probablement pour le reste de la semaine à courir après des documents, yay...


jeudi 15 mai 2008

La grosse tortue et les bébés chinois

Si jamais vous venez me visiter (vous êtes vraiment les bienvenus en passant), il va absolument falloir qu'on fasse un petit tour au bureau de l'immigration. Je vous jure, c'est une attraction phénoménale, surtout par un beau jeudi après-midi ensoleillé! Un long corridor gris bordé de chaises en plastique rempli de gens de toutes les origines qui attendent pendant des heures que leur numéro s'affiche à l'écran. Il y a aussi plein de petits bébés chinois qui courent partout et qui bavent sur les passeports de leurs parents. Il faut faire attention à ces bébés chinois, car ils sont spécialisés dans le vol de yogourt, j'en parle en connaissance de cause. 

J'ai commencé mes démarches pour obtenir ma carte de résidence temporaire. Le bureau de mon quartier m'a donné un formulaire à remplir, mais pour remplir ce formulaire, j'ai besoin de compléter un autre formulaire qui, lui, n'est pas disponible à ce bureau, mais deux stations de métro plus loin. Entre temps, on court à l'école pour obtenir une lettre de recommendation, on photocopie 1000 fois son passeport, 40 fois son bail, on se fait belle pour une séance de photo dans un chic photomaton, on assiste à une petite cérémonie d'initiation vaudoue, on y laisse un échantillon de sang et une mèche de cheveux, on joue à vérité ou conséquences avec une congrégation de bonnes soeurs et on escalade le palais de la culture sans harnais. Bon, bref, c'est long, chiant et compliqué, mais je suis incroyablement zen par rapport à tout ça.  J'ai pas traversé l'Atlantique pour rien, moi! Alors je ne me laisserai pas abattre par un peu de paperasse. Oh, et d'ailleurs, personne parle anglais dans tous ces beaux bureaux! Ça s'appelle, on sort notre vocabulaire de 50 mots, on pointe et on gesticule. À date, ça marche.

Maintenant pour la chronique "Annie au quotidien": J'ai assisté à une soirée de poésie hier soir. Deux heures de poètes polonais... en polonais. Mais je me suis rendu compte que j'ai probablement beaucoup plus apprécié le "spoken-word" polonais que le français ou l'anglais. Pourquoi? Parce que je n'ai rien compris de ce qu'ils racontaient et j'ai seulement écouté la sonorité de la langue et le rythme des mots. (Je me donnais un point à chaque fois que je pouvais comprendre quelque chose). Si j'avais pu tout comprendre ce qu'ils disaient, j'aurai sûrement pogné les nerfs... :)

Je m'ennuie un peu de parler français. Je vous jure, si jamais je rencontre des québécois ici, je vais me les accaparer pendant un bon bout de temps pour avoir ma dose! Petite anecdote: pendant que j'attendais au bureau de l'immigration, j'ai passé à travers les 5 saisons d'Harmonium dans mon ipod. C'était un drôle de feeling d'écouter cet album culte québécois en se préparant à immigrer temporairement dans un autre pays.

lundi 12 mai 2008

The dudes


Depuis près de trois semaines (bon, ok, j'en ai passé une à l'étranger), une équipe de maçons travaille sur la façade du bloc où j'habite temporairement avec Ania W. Dès 7h a.m, je peux donc admirer ces adonis polonais, torse nu, bien poilus, se geulant instructions et injures d'échafaud en échafaud. Tout ça agrémenté d'un doux fond de scie ronde et d'une merveilleuse odeur de peinture. De "gris épuisé", ce bloc, merveille de l'architecture communiste, est en train de prendre une jolie couleur "sorbet à l'orange". Tout un contraste...

Dans un autre ordre d'idées, ce fut mon baptême de l'enseignement aujourd'hui. J'ai donné un cours d'anglais dans une compagnie spécialisée dans la vente de cables de télécommunication. Mes élèves étaient vraiment gentilles et elles ont bien embarqué dans le sujet. J'étais un peu nerveuse, mais j'imagine que je vais prendre confiance avec le temps. Si je veux rester ici et avoir de quoi payer mon appart, va falloir que je m'y fasse!

Arthur est parti pour 2 semaines au Kosovo afin de faire des recherches sur les communautés non-albanophones de la région. J'ai très hâte d'entendre ses histoires à son retour. Il a passé la frontière aujourdhui et a bien fait rire un policier serbe en tentant de s'en tirer avec sa carte étudiante. Évidemment, ils ont exigé son passeport.

samedi 10 mai 2008

À la demande générale...

Bon, à tous ceux qui voulaient me voir la face sur des photos, je vous prouve ici que j'ai bel et bien fait ce voyage! C'est difficile de prendre des photos de soi-même quand on est derrière la caméra. Remercions donc Kasia pour ces clichés :)

Avec Arthur, dans un parc à Budapest.

Jan, Arthur et moi à Budapest.

Dans une petite rue d'Ohrid.

Vertige et coup de soleil. Bar, Monténégro.

Deux cocons dans un champ en Hongrie.

Pour ceux qui sont visuels


Agrandir le plan

Voici un aperçu de notre itinéraire. Je pense que ça ressemble à ça.

vendredi 9 mai 2008

Balkan road trip part 8: Le retour


Janek et son incroyable patience se sont assis ensemble au volant et ont entrepris la lourde tâche de nous ramener à Varsovie. Nous avons zigzagué une bonne partie de la nuit dans les étourdissantes routes du Monténégro et nous nous sommes arrêtés pour dormir pendant quelques heures en chemin. Certains sont restés dans l'auto, mais Arthur et moi avons sorti les sleeping bags et les matelas de sol. Faut profiter de toutes les occasions qui passent pour dormir à la belle étoile. Dernier déjeuner en plein-air dans une plaine nuageuse en Serbie et nous avons roulé jusqu'à Belgrade pour reconduire Noni, sauter dans la douche (quel soulagement!) et dormir encore un peu avant d'entreprendre les 1000 kilomètres qui nous séparaient de Varsovie.

Lundi le 5 mai aux petites heures du matin, nous traversions la frontière Serbie-Hongrie pour retourner officiellement dans l'espace Schengen. J'ai vécu le reste du trajet un peu comme si j'étais dans une autre dimension, à la fois un peu déçue que tout soit fini, mais tellement heureuse de l'avoir vécu! Nous sommes arrêtés pour dîner chez la famille de Jan dans les montagnes au sud de la Pologne et nous sommes arrivés à Varsovie vers 19h, fatigués, sales, heureux de pouvoir prendre une vraie douche, mais à la fois un peu nostalgiques des six dernières nuits passées dehors. 

Et me voilà donc de retour dans la capitale polonaise. Je commence à enseigner lundi matin et je déménage le samedi d'après dans mon nouvel appartement. Je pense que Varsovie m'aime bien. Je n'ai que de la chance ici depuis que je suis arrivée. Everyting seems to be falling into place. Yeah, everything.

Balkan road trip part 7: Monténégro

Avant d'en arriver à notre exploration du Monténégro, je voudrais revenir en Macédoine pour vous raconter une petite mésaventure qui s'est passée à Ohrid et que j'ai oublié de mentionner. Lorsque nous sommes revenus de notre longue marche dans la ville, nous avons constaté que notre pauvre Volvo n'était plus du tout où nous l'avions stationnée. Ahem... petit pincement au coeur, légère panique, on demande des informations à un policier qui gambadait joyeusement dans les environs, il passe un petit coup de téléphone et nous informe que notre véhicule a "peut-être" été remorqué jusqu'à un poste de police. Nous nous sommes donc entassés les cinq dans un taxi et, miracle, notre précieux bolide nous attendait dans le stationnement du commissariat du quartier, soupirant de désespoir à l'idée d'avoir perdu ses passagers et d'être abandonné là tout seul avec tous nos bagages. Après d'intenses retrouvailles et un petit billet glissé dans la main du gardien, nous nous en sommes sortis sans contravention, probablement parce que nous étions de beaux et innocents étrangers et que nous n'avions vraiment aucune idée que la rue où nous nous sommes stationnés allait voir passer les limousines des présidents des pays d'Europe centrale cet après-midi là. Pas question de mettre une vieille Volvo bleue dans leur champ de vision, quelle horreur!
Alors donc, retournons maintenant au Monténégro. Le soleil s'est levé sur notre petite colline, d'où nous pouvions aperçevoir d'un côté, la mer Adriatique et de l'autre, d'impressionnantes montagnes. Nous avons tout d'abord visité la ville de Bar, un petit paradis situé directement sur la côte, sous un soleil toujours aussi fort qu'en Macédoine.
À l'heure du dîner, j'ai vécu mon premier et dernier réel traumatisme du voyage, lorsque le cuisinier du restaurant où nous nous sommes arrêtés m'a obligée à finir mon assiette de cevab, kebab, whatever that's called (Arthur?). ok, quelques morceaux ça va, mais je ne sais toujours pas comment les gens là-bas font pour engloutir tout ça et se dire qu'ils ont pris on bon repas. J'aurais tué pour une salade.
D'après vous, quelle est la meilleure chose à faire quand on vient de manger une chose pareille? Un saut dans la mer Adriatique bien sûr! :) Sur le chemin entre Bar et Kotor, la prochaine ville sur notre itinéraire, nous avons déniché cet endroit presque désert (à part pour une plage nudiste, mais ça on s'en est rendu compte quand on était dans l'eau et qu'on pouvait observer le rivage de loin... de loin, heureusement.) Ah, c'était tellement génial! Je ne me souviens pas de la dernière fois que j'ai nagé dans la mer, ni de la dernière fois où je me suis sentie aussi légère. Y'en a pas d'problème quand tu flottes là-dedans! 
Il a bien fallu sortir de là et continuer notre route vers Kotor, ville située un peu plus au nord, au fond d'un grand Fjord. Ce fut le dernier arrêt sur notre itinéraire avant d'entreprendre le retour vers Varsovie et ce fut réellement une belle conclusion. Nous avons marché au hasard dans de vieilles rues bordées de pittoresques édifices, de terrasses et de palmiers. Et puis, pour ajouter à son charme, cette ville est remplie de chats! (Bon, les odeurs sont moins charmantes, mais ces petites bêtes sont tellement mignonnes...) Nous sommes ensuite montés tout en haut du château fort qui surplombe la ville et, croyez-moi, l'effort physique de grimper pendant presque une heure sur des escaliers en pierre à moitié démolis en vaut totalement la peine, surtout au coucher du soleil! Ce fut un moment extraordinaire :)

Descente vers la ville. Soleil couché. Dernier Burek. Petite bière. Quelques petites folies. Montés dans la voiture et mis le cap sur Belgrade.


jeudi 8 mai 2008

Balkan road trip part 6: Albanyiiiish!

Nous avons quitté la paradisiaque Ohrid en fin d'après-midi et nous nous sommes dirigés vers la frontière albanaise. Une fois arrivés dans le no man's land entre les deux pays, les très honnêtes douaniers ont essayé de nous sous-tirer de l'argent en nous faisant croire que Noni, en tant que Serbe, avait besoin d'un visa pour entrer dans le pays, ce qui est totalement faux. Ils ont tenté de soutenir leur argument à l'aide d'une feuille datant d'au moins 10 ans affichée sur un mur tout jauni dans leur petite cabane. Mais grâce à Arthur et à son argumentation infaillible, ces gros imbéciles se sont rendu compte qu'ils avaient affaire à des gens intelligents et informés. Tout de même, Noni et moi avons dû payer chacun 1 euro (?!) pour entrer dans le pays, tout en insistant pour ravoir notre change pour le billet de 5 euros que nous avons donné. Bienvenue en Albanie.
Une fois la frontière traversée, le paysage a changé drastiquement. Sur les 5-10 premiers kilomètres en entrant dans le pays, le sol est jonché de bunkers qui ont poussé comme des champignons pendant la guerre froide, dans un élan de terreur nucléaire. Les maisons sont à moitié construites, il y a de la poussière partout, des ânes en liberté sur l'autoroute et des vaches cachées dans les fossés. 
Mais je dois avouer que l'Albanie est remplie de paysages spectaculaires. Nous roulions dans les montagnes sur des routes parfois plus hautes que les sommets voisins. Nous nous sommes arrêtés quelques fois sur le bord de la route pour contempler les environs et pour acheter de l'huile d'olive fraîche (vendue dans des bouteilles de coke!?). Arrivés dans la capitale, Tirana, ville extrêmement sale et moche, nous avons tourné en rond pendant presque une heure avant de réussir à en sortir grâce à des directions obtenues par des gens parlant mi-anglais mi-albanais. Nous avions hâte d'arriver au Monténégro et de s'écraser dans nos sleeping bags en buvant une bonne tasse de thé. Ce que nous avons fait quelques heures plus tard, sur une colline près de la ville de Bar. Encore une fois dormi à la belle étoile sous un ciel sans le moindre nuage.



mercredi 7 mai 2008

Balkan road trip part 5 : Le réveil à Ohrid


Le meilleur côté de se trouver une place pour camper quand il fait noir, c’est d’avoir la surprise de découvrir le paysage où l’on s’est endormi le lendemain matin. La photo ci-dessus a été prise de mon sleeping bag. J’ai ouvert les yeux et j’avais devant moi le lac Ohrid et les montagnes enneigées de l’Albanie. Et dire que des gens paient une fortune pour trouver un hôtel avec une vue comme ça! Nous avons quitté notre colline pour aller déjeuner en ville et devinez ce qu’on a mangé? Des Bureks, bien sûr! Et à midi il fut temps pour une bonne bière locale dans un petit parc sous le chaud et malicieux soleil de Macédoine qui s’affairait à me donner de sacrées brûlures dont je suis encore en train de me remettre.


         Honnêtement, je n’avais jamais entendu parler d’Ohrid avant que Jan et Arthur me disent que cette ville était sur notre itinéraire, mais wow! Quelle ville! L’architecture est sublime et les rues en pente nous donnent des vues extraordinaires sur le grand lac bleu et les bateaux qui s’y promènent. 

 Dans l’après-midi, les courageux Polonais se sont aventurés dans l’eau qui semblait glaciale. J’ai passé mon tour, mais je me suis bien amusée à les voir patauger dans ce grandiose paysage. Après la baignade, il fut temps pour nous de décider quel chemin nous allions prendre pour nous rendre au Monténégro. Nous avions le choix de passer par le Kosovo ou bien par l’Albanie pour arriver près de la ville de Bar et y passer la nuit. Les deux options m’intriguaient et c’est l’Albanie qui l’a emporté. Le Kosovo sera pour une autre fois. Alors voilà, nous avons traversé l’Albanie et ça, ça mérite un nouveau chapitre!

Balkan road trip part 4 : En route vers la Macédoine


Premier mai, fête du travail, nous sommes partis à la recherche d’un marché ouvert dans une Belgrade en congé. Nous réussîmes à concocter un déjeuner passablement nourrissant en combinant des vivres trouvées dans des kiosques à fruits et dans ce qui semblait être la seule boulangerie ouverte dans le quartier. Après avoir englouti le résultat de notre quête, Ivana et son amie nous ont fait l’extraordinaire cadeau d’un petit concert de chant traditionnel serbe. En voici un extrait :

De retour dans la Volvo vers midi, nous avons roulé vers le sud et fait notre entrée officielle dans les montagnes des Balkans. Nous nous sommes arrêtés pour souper sur une petite colline près de la frontière du Kosovo et nous avons pu contempler un magnifique coucher de soleil au-dessus de ce nouveau pays qui cause tant de débats dans la région. Sur cette colline, il y avait un petit cimetière et une chapelle fréquentée par les gens du village voisin. Une dame qui passait par-là avec ses enfants pour prier sur la tombe de son père décédé il y a quelques jours est venue nous donner une bouteille de rakija faite maison ainsi que quelques trucs à manger. Selon la tradition serbe, lorsque quelqu’un décède, on doit offrir des vivres à des étrangers qui doivent boire et manger en l’honneur du défunt et verser quelques gouttes de rakija sur le sol avant de la boire. Et bien, ces étrangers, c’était nous et j’ai trouvé ce moment extrêmement touchant!

Nous avons traversé la frontière avec la Macédoine un peu avant l’obscurité et nous nous sommes dirigés vers Ohrid où nous devions passer la journée du lendemain. Vers 22h, nous avons été victimes d’une spectaculaire crevaison causée par une grosse roche dans le milieu du chemin. Le pneu arrière droit de notre pauvre Volvo a complètement explosé.

Donc, après un petit arrêt d’une vingtaine de minutes pour poser la roue de secours, nous avons franchi les derniers kilomètres qui nous séparaient de la ville d’Ohrid et nous avons trouvé une petite colline pour camper. Ce soir-là, nous n’avons même pas pris la peine de sortir la tente. Aucune chance qu’il pleuve avec un ciel si abondamment étoilé. Nous nous sommes endormis en observant la voie lactée et Arthur a essayé (avec bien du mal) de m’apprendre comment trouver l’étoile polaire. Je pense que je le sais maintenant! Mais j’ai préféré inventer mes propres constellations, c’était beaucoup plus amusant.

Balkan road trip part 3 : Au revoir Schengen, bonjour Serbie!


Mercredi 30 avril au matin, nous avons quitté nos fermiers hongrois et avons roulé en direction de Novi Sad en Serbie où nous devions rencontrer Sonja, une amie d’Arthur, pour prendre un verre avant de se rendre à Belgrade pour dormir. La frontière Hongrie-Serbie fut la première que nous avons passée parce que la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie font toutes partie de l’espace Schengen dans lequel les gens peuvent circuler à leur guise. Donc, première étampe dans mon passeport et petit sourire satisfait, j’étais officiellement en Serbie. Arrivés à Novi Sad, nous avons rencontré comme prévu Sonja et son copain pour explorer la ville pendant quelques heures et manger le premier Burek de notre voyage. Le Burek est une pâtisserie traditionnelle des Balkans qui se compose en gros d’une sorte de pâte à croissants avec du fromage, de la viande ou des épinards à l’intérieur. Vraiment très bon, mais terriblement gras!


En début de soirée, nous sommes remontés dans la Volvo pour nous rendre à Belgrade où nous devions passer prendre Noni, le cinquième membre de notre équipe, et passer la nuit dans l’appartement/bureau de ce dernier. Je n’ai pas vu grand chose de Belgrade car il faisait noir lorsque nous nous y sommes promenés, mais je me promets d’y retourner car cette ville m’intrigue au plus haut point. Noni et sa copine Ivana nous ont emmenés dans un petit bar au centre-ville afin de goûter à différentes sortes de rakija serbe. La rakija est la vodka locale et est disponible en plusieurs saveurs… malheureusement, mon petit estomac n’a pas pu supporter plus de deux gorgées de cet élixir et j’ai dû renoncer à la dégustation par peur de voir tout mon sang se transformer en alcool. À minuit, il fut temps pour notre deuxième Burek de la journée, dans une pâtisserie ouverte 24 heures… ils l’aiment leur Burek, les Serbes! Fait cocasse : en polonais, le mot « Burek » est un nom très commun pour les animaux domestiques, surtout les chiens, un peu comme « Fido » en français. « Bonjour, je prendrais bien deux croissants et un Fido s’il-vous-plaît ».

Ce soir-là, j’ai failli tomber endormie dans mon Burek. Pas habituée de marcher toute la journée et de camper moi! La petite citadine a eu besoin des deux premiers jours du voyage pour s’adapter à ce rythme de vie. Par après tout a bien été et mon air de zombie étourdi par tous ces nouveaux paysages et par l’immersion dans des langues étrangères a laissé place à une énergie quasi-surhumaine, alimentée par de merveilleuses découvertes et par la compagnie de mes camarades de voyage, que j’ai appris à mieux connaître de jour en jour. Ça m’a beaucoup aidé d’entendre parler polonais continuellement pendant 7 jours, mais probablement que j’ai intégré quelques mots en Serbe parce qu’Arthur (monsieur linguistique, je répète) parlait avec Noni dans cette langue qui est très apparentée au Polonais. Bref, ma tête est présentement un gros chaos linguistique, mais vous me connaissez, j’aime ça!