dimanche 22 juin 2008

Szypułka

Arthur et ses expériences linguistiques. Cette semaine, il s'est mis dans la tête de m'apprendre un des mots les plus inutiles de la langue polonaise: "szypułka." (pron: "chipouwka") C'est la petite partie verte que l'on retrouve sur la plupart des petits fruits. Je ne sais même pas comment ça s'appelle en français. Eh bien c'est réussi. Je l'ai oublié une fois, mais mon amoureux a des techniques terribles et infaillibles pour m'apprendre sa langue aux traumatisantes inflexions et aux consonnes imprononçables. Je ne sais pas comment dire "bleuet", mais je sais comment s'appelle la petite gogosse fatigante qu'il faut enlever avant de les bouffer. Très utile pour les conversations mondaines.

Laissons ces tribulations vocabulo-culinaires et passons à quelque chose de plus intéressant: moi. Il est minuit quarante-trois, je suis droguée à la caféine et je viens de passer une fin de semaine complète à travailler sur la traduction d'un film d'Andrzej Zulawski. (de français à anglais, bien sûr.) Le deuxième en deux semaines et encore plus à venir. Je ne connaissais pas l'oeuvre de ce type avant que l'on ne m'impose "La note bleue" et "Mes nuits sont plus belles que vos jours". Des films français. Ils parlent tout le temps. Et dans le deuxième, Sophie Marceau et Jacques Dutronc adorent faire des rimes en batifolant sur le bord de l'Atlantique. J'attends 2 ou 3 autres Zulawski. C'est souffrant, mais ça devrait payer quelques loyers. Le tout est dans le cadre d'un festival de films qui aura lieu à Wrocław le mois prochain.

À part de tsa, je suis prof de "bizness english". J'enseigne à des jeunes cadres dynamiques avant et après leur journée de travail alors pendant les cours, ils sont soit complètement endormis ou complètement crevés. Non, je blague... ils sont super intéressants et à date, j'adore ça. J'ai aussi quelques élèves privés chez moi. L'un d'entre eux est entré à l'hôpital la semaine dernière. Pas par ma faute. Accident d'auto. Mais il va bien et tout au fond de son plâtre, il souhaite continuer ses cours d'anglais. Oh, mauvaise, mauvaise blague... mais j'peux pas m'empêcher!

Ah oui. La semaine dernière, on a sonné à ma porte. Fin de l'histoire. Non, non, c'est pas vrai. Bon, je recommence. Alors on a sonné à la porte et quelle ne fut pas ma surprise que de trouver une paire de policiers polonais portant pathétiquement un paquet. Non, pas un paquet, un livret. Après avoir distingué dans leur langage une trace de mon prénom (quel carnage!), enfin je compris que j'étais le but de leur passage.

*ici commence un petit fond blues, comme dans les films de détectives*

Ouais. Les flics me cherchaient. "Mais qu'est-ce qu'ils veulent, putain?" que j'me disais. Heureusement mon mec était là et à ma rescousse il vola. Parce-que, voyez-vous, mon polonais était trop mauvais pour comprendre ce qu'ils disaient. Ils se sont assis dans la cuisine, révélant ainsi quelques plis sur leurs bides. Visite de routine chez la candidate citadine. Ils voulaient me rencontrer, me souhaiter la bienvenue dans le quartier. Tout en vérifiant si je ne cachais pas chez moi, substances illicites ou immigrants chinois. Ils ne font cela qu'au début du séjour, ne vous inquiétez pas, je ne serai pas trainée en cour.

Ce blog était une présentation d'Andrzej Zulawski.



jeudi 12 juin 2008

D'autres photos

Voici d'autres photos de notre périple dans les Balkans. Merci à Janek pour ces clichés :)
Budapest. On prépare le thé sur le bord du Danube.
À quelque part en Hongrie. On vient de se réveiller et on part pour la Serbie.
Serbie. On mange.
Albanie. On est haut dans les montagnes.
Monténégro. On patauge dans la mer Adriatique!

dimanche 8 juin 2008

Le hibou

Je reviens d'un concert du Warsaw village band, un groupe de folk polonais que j'ai découvert il y a quelques années à Montréal. J'étais contente de pouvoir enfin les voir "live" à Varsovie. La pièce suivante s'appelle "Sowa" (hibou). Elle raconte l'histoire d'un hibou qui, du haut de son toît, donne des conseils matrimoniaux à une jeune femme. Mais la jeune femme n'écoute pas le hibou et à la fin, on comprend qu'elle est à la recherche d'un carosse pour le bébé qu'elle attend. Méchante, méchante fille...

mardi 3 juin 2008

Les grosses pantoufles chaudes


Chaque matin, je me réveille avec l’odeur du pain frais qui cuit dans la boulangerie d’à côté, où je suis déjà devenue une cliente régulière. Les caissières commencent à me reconnaître et font l’effort de parler plus lentement lorsqu’elles s’adressent à moi, qui, la plupart du temps est encore à moitié endormie. C’est une petite place bien sympathique où l’on peut trouver diverses de sortes de pains tous aussi lourds les uns que les autres. Rien de tel qu’un bon pain encore chaud pour commencer une journée de printemps à Varsovie. Ah oui, et ils vendent aussi des pierogi maison. Nous les avons testés hier et ils sont très bons.

Arthur est revenu du Kosovo la semaine dernière. J’ai assisté à la conférence donnée par lui et son collègue samedi dernier au département d’études est-européennes de l’Université de Varsovie; intense immersion polonaise… une chance que je connaissais déjà les grandes lignes de leurs arguments et qu’ils avaient une présentation power point derrière eux pour capter mon attention avec des photos en couleur et des mots-clés ici et là. Bien que la situation au Kosovo m’intéresse au plus haut point, je suis sortie de là avec un petit mal de tête et l’impression d’avoir passé une heure à écouter une radio entre deux postes. Je ne suis pas encore prête pour le polonais académique. Le tout s’est poursuivi dans un petit restaurant russe où tout le monde à la table parlait ou bien polonais, ou bien serbe. Annie, son sourire niais et ses grands yeux vides eurent une envie soudaine d’enfiler les grosses pantoufles chaudes du français québécois.

J’ai commencé à apprendre le polonais un peu sérieusement. J’essaie d’en faire au moins une heure par jour et il paraît que ma prononciation s’améliore. Je comprends beaucoup mieux que je parle… il faut juste que je me dégêne et que je me lance sans avoir peur de me planter. Mais je suis un peu orgueilleuse alors c’est difficile…

Poursuivons sur le Kosovo. Arthur a fait un petit test pendant qu’il y était. Il m’a envoyé une carte postale d’un bureau de poste serbe et une deuxième d’un bureau de poste albanais. J’ai reçu la serbe, mais la carte albanaise n’est toujours pas arrivée après presque deux semaines. Le problème, c’est que la première moitié de la lettre est sur cette dernière alors je n’ai aucun moyen de savoir ce qu’il m’a raconté. Après tant de temps, il y a des bonnes chances que je ne la reçoive jamais. Est-ce là un signe? Serbes et Albanais sont-ils incompatibles jusque dans ma boîte aux lettres?

Dossier immigration. Tous mes papiers seront soumis d’ici vendredi et j’aurai ma réponse le premier Juillet. (Canada day, how ironic…) D’ici là, on profite de ce dernier mois de liberté avant de commencer à travailler comme une folle pour les vacances d’été (once again, how ironic…). Les profs chez Berlitz vont être contents de voir arriver la petite nouvelle pour les remplacer pendant qu’ils vont se la couler douce loin de la capitale.