mardi 3 juin 2008

Les grosses pantoufles chaudes


Chaque matin, je me réveille avec l’odeur du pain frais qui cuit dans la boulangerie d’à côté, où je suis déjà devenue une cliente régulière. Les caissières commencent à me reconnaître et font l’effort de parler plus lentement lorsqu’elles s’adressent à moi, qui, la plupart du temps est encore à moitié endormie. C’est une petite place bien sympathique où l’on peut trouver diverses de sortes de pains tous aussi lourds les uns que les autres. Rien de tel qu’un bon pain encore chaud pour commencer une journée de printemps à Varsovie. Ah oui, et ils vendent aussi des pierogi maison. Nous les avons testés hier et ils sont très bons.

Arthur est revenu du Kosovo la semaine dernière. J’ai assisté à la conférence donnée par lui et son collègue samedi dernier au département d’études est-européennes de l’Université de Varsovie; intense immersion polonaise… une chance que je connaissais déjà les grandes lignes de leurs arguments et qu’ils avaient une présentation power point derrière eux pour capter mon attention avec des photos en couleur et des mots-clés ici et là. Bien que la situation au Kosovo m’intéresse au plus haut point, je suis sortie de là avec un petit mal de tête et l’impression d’avoir passé une heure à écouter une radio entre deux postes. Je ne suis pas encore prête pour le polonais académique. Le tout s’est poursuivi dans un petit restaurant russe où tout le monde à la table parlait ou bien polonais, ou bien serbe. Annie, son sourire niais et ses grands yeux vides eurent une envie soudaine d’enfiler les grosses pantoufles chaudes du français québécois.

J’ai commencé à apprendre le polonais un peu sérieusement. J’essaie d’en faire au moins une heure par jour et il paraît que ma prononciation s’améliore. Je comprends beaucoup mieux que je parle… il faut juste que je me dégêne et que je me lance sans avoir peur de me planter. Mais je suis un peu orgueilleuse alors c’est difficile…

Poursuivons sur le Kosovo. Arthur a fait un petit test pendant qu’il y était. Il m’a envoyé une carte postale d’un bureau de poste serbe et une deuxième d’un bureau de poste albanais. J’ai reçu la serbe, mais la carte albanaise n’est toujours pas arrivée après presque deux semaines. Le problème, c’est que la première moitié de la lettre est sur cette dernière alors je n’ai aucun moyen de savoir ce qu’il m’a raconté. Après tant de temps, il y a des bonnes chances que je ne la reçoive jamais. Est-ce là un signe? Serbes et Albanais sont-ils incompatibles jusque dans ma boîte aux lettres?

Dossier immigration. Tous mes papiers seront soumis d’ici vendredi et j’aurai ma réponse le premier Juillet. (Canada day, how ironic…) D’ici là, on profite de ce dernier mois de liberté avant de commencer à travailler comme une folle pour les vacances d’été (once again, how ironic…). Les profs chez Berlitz vont être contents de voir arriver la petite nouvelle pour les remplacer pendant qu’ils vont se la couler douce loin de la capitale.

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