samedi 5 juillet 2008

Trois techniques pour immigrer en Pologne avec succès

Bienvenue dans un autre épisode de "Annie et l'immigration polonaise". Je vous avais quittés la dernière fois en vous disant que j'aurais ma réponse le premier juillet. Ben le premier juillet, c'était mardi. Ma réponse, je l'ai pas. Mardi matin, nous sommes arrivés un peu plus d'une demi-heure avant l'ouverture des bureaux et nous sommes tombés sur une file monumentale. Notre mission: prendre un numéro dans la lettre B au premier étage et attendre qu'il s'affiche pour avoir un papier stipulant que j'ai le droit d'habiter en Pologne. À 8:05, nous avions le numéro B136 en main. À 10:15, ils étaient rendus à B023. À 10:20, nous étions dans le métro, en route pour la maison. Vendredi matin, nous n'avons pas pris de chance et nous nous sommes levés à 5:00 pour être en file un peu avant 6:00. Une quarantaine de personnes attendaient déjà. Deux heures nous séparaient de l'ouverture des bureaux alors Arthur et moi avons profité de ce beau matin ensoleillé dans la vieille ville de Varsovie pour faire quelques observations sociologiques, toutes aussi frustrantes les unes que les autres.

Premièrement: le début de la file au bureaux de l'immigration est toujours constitué de 5-6 clochards qui ont passé la nuit là et qui, encore saouls, tentent de vendre les premières places à ceux qui veulent bien contribuer à rendre ce pays un peu plus corrompu. L'été, c'est 100 złotys (50$) et l'hiver, quand il fait froid, c'est 300 złotys (150$). Voici un dialogue entre Arthur et la russe-à-la-sacoche-d'argent que nous avons vue galopant allègrement vers l'avant de la file accompagnée d'un vieux soulon:
A: À quelle heure es-tu arrivée ce matin pour pouvoir passer aussi vite?
R: À 4:00 a.m
A: C'est la seule façon d'avoir une aussi bonne place?
R: Non, on peut aussi acheter une place.
A: Ah! Alors tu as acheté ta place?
R: *petit air gêné* Oui, j'ai acheté ma place.
Femme assise à côté de la russe: Voyons, tout le monde sait que c'est comme ça que ça fonctionne!

Oui, c'est comme ça que ça fonctionne. Certains font l'effort de se lever aux petites heures du matin et d'autres, pour 100 zl., se la coulent douce et préfèrent payer des vieux alcoolos pour leur garder une place bien chaude (mauvais jeu de mots) tout à l'avant de la file. Appelons cette technique "la technique russe".

Deuxièmement, il y a la technique vietnamienne. Une personne se lève de bonne heure pour garder une place en file pour le reste de sa famille qui arrivera à 7:45. Tous les autres viennent de reculer de 10 places.

Finalement, la technique mexicaine. Arthur et moi avons finalement eu le numéro B082; nous avions donc de petites chances de passer avant le fermeture à 15:00 alors nous sommes restés. Vers midi, nous entendîmes un petit "Que pasa?" venant de notre droite. Des mexicains qui voulaient socialiser. Après quelques introductions, nous leurs demandons leur numéro et l'heure à laquelle ils sont arrivés. Leur réponse: numéro B042 et 7:00 am. Et nous: B082 et 6:00 am. Problème. Nous avons discuté de cette situation avec une bonne-soeur qui attendait depuis 5:30 am et, avec un sens de l'humour terriblement parfait et si innatendu elle conclut: "mais c'est un miracle!"

Citons l'explication mexicain numéro 1: "Il faut que vous sachiez comment ça marche! Pas besoin d'aller à l'arrière de la file! Vous avez juste à attendre à côté et vous faufiler dedans lorsqu'ils ouvrent les portes!" Ben oui toi! Pourquoi on n'a pas pensé à ça! À bas le respect, j'suis pas dans mon pays après tout! Nous avons essayé de les convaincre de nous payer une bière pour qu'on puisse les pardonner, mais étrangement, ils n'ont pas voulu. Peut-être aurions-nous dû essayer de convaincre la russe; elle avait de l'argent après tout... Les mexicains ont dû partir avant que leur numéro apparaisse et ils nous ont donné leur B042. Une demi-heure plus tard, nous étions dans le bureau....

... pour me faire dire qu'il n'y avait aucun papier à mon nom et s'il-vous-plaît attendez dans le corridor quelqu'un va descendre vous dire ce qui arrive. Quelques minutes plus tard, quelqu'un est arrivé avec une feuille listant les documents qu'il me manquait et dont je n'avais jamais entendu parler. Par chance, je suis tombée sur un monsieur qui m'avait aidé la dernière fois et qui a fait les appels nécessaires pour me dire exactement quelles sont les prochaines étapes à franchir. C'est très décourageant, mais je dois dire que je suis un peu chanceuse dans ma malchance.

Mon visa de 3 mois expire le 5 août. La première fin de semaine d'août, on va aller faire un petit aller-retour à Lviv en Ukraine, question de faire étamper mon passeport et de légaliser ma présence en Pologne. Comme l'a dit un grand roux pince-sans-rire employé de l'immigration: "Nous voulons que vous votre séjour en Pologne soit légal. La façon dont vous le légalisez, on s'en fout."


4 commentaires:

m a dit…

Tes péripéties sont dignes d'un film! haha sinon, tout va bien?

Elibrunelle a dit…

Eh ben... Quel récit de l'immigration en Pologne!!!

mode-atitude2000 a dit…

bonjour je veux habite en Pologne pour 3a 6 mois mes comment trouver une location ou habite quelqu’un peut ils m aider

Unknown a dit…

Salut, c'est très interressant toutes ces informations que vous donnez à propos de l'immigration, mais j'aimerais ce pendant s'il vous plait que vous me dites un peu plus sur les documents ou dossiers à fournir pour le lancement d'une proccedure d'immiration en Polongne....Très cordialement