jeudi 15 mai 2008

La grosse tortue et les bébés chinois

Si jamais vous venez me visiter (vous êtes vraiment les bienvenus en passant), il va absolument falloir qu'on fasse un petit tour au bureau de l'immigration. Je vous jure, c'est une attraction phénoménale, surtout par un beau jeudi après-midi ensoleillé! Un long corridor gris bordé de chaises en plastique rempli de gens de toutes les origines qui attendent pendant des heures que leur numéro s'affiche à l'écran. Il y a aussi plein de petits bébés chinois qui courent partout et qui bavent sur les passeports de leurs parents. Il faut faire attention à ces bébés chinois, car ils sont spécialisés dans le vol de yogourt, j'en parle en connaissance de cause. 

J'ai commencé mes démarches pour obtenir ma carte de résidence temporaire. Le bureau de mon quartier m'a donné un formulaire à remplir, mais pour remplir ce formulaire, j'ai besoin de compléter un autre formulaire qui, lui, n'est pas disponible à ce bureau, mais deux stations de métro plus loin. Entre temps, on court à l'école pour obtenir une lettre de recommendation, on photocopie 1000 fois son passeport, 40 fois son bail, on se fait belle pour une séance de photo dans un chic photomaton, on assiste à une petite cérémonie d'initiation vaudoue, on y laisse un échantillon de sang et une mèche de cheveux, on joue à vérité ou conséquences avec une congrégation de bonnes soeurs et on escalade le palais de la culture sans harnais. Bon, bref, c'est long, chiant et compliqué, mais je suis incroyablement zen par rapport à tout ça.  J'ai pas traversé l'Atlantique pour rien, moi! Alors je ne me laisserai pas abattre par un peu de paperasse. Oh, et d'ailleurs, personne parle anglais dans tous ces beaux bureaux! Ça s'appelle, on sort notre vocabulaire de 50 mots, on pointe et on gesticule. À date, ça marche.

Maintenant pour la chronique "Annie au quotidien": J'ai assisté à une soirée de poésie hier soir. Deux heures de poètes polonais... en polonais. Mais je me suis rendu compte que j'ai probablement beaucoup plus apprécié le "spoken-word" polonais que le français ou l'anglais. Pourquoi? Parce que je n'ai rien compris de ce qu'ils racontaient et j'ai seulement écouté la sonorité de la langue et le rythme des mots. (Je me donnais un point à chaque fois que je pouvais comprendre quelque chose). Si j'avais pu tout comprendre ce qu'ils disaient, j'aurai sûrement pogné les nerfs... :)

Je m'ennuie un peu de parler français. Je vous jure, si jamais je rencontre des québécois ici, je vais me les accaparer pendant un bon bout de temps pour avoir ma dose! Petite anecdote: pendant que j'attendais au bureau de l'immigration, j'ai passé à travers les 5 saisons d'Harmonium dans mon ipod. C'était un drôle de feeling d'écouter cet album culte québécois en se préparant à immigrer temporairement dans un autre pays.

1 commentaire:

Samuel a dit…

J'ai ajouté ton blogue dans ma routine RSS quotidienne! Au plaisir de te lire souvent!